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77-79 rue de la République : du Casino des Arts au Pathé-Bellecour

 

Depuis 1993, les numéros 77 et 79 de la rue de la République sont occupés par le grand complexe cinématographique PATHÉ, dit aussi PATHÉ-BELLECOUR. Avant d'être réunis en une seule entité, ces deux bâtiments à la façade si dissemblables ont connu une histoire bien singulière. En voici les épisodes les plus marquants.

 

N° 79

En 1862, un CASINO DES ARTS construit par l’architecte lyonnais Casimir Echernier ouvre au 79 de la rue Impériale (aujourd'hui rue de la République). À partir de 1872, on y donne des concerts symphoniques, Haydn, Ritter, Beethoven, Liszt… sous la direction du chef d’orchestre du Grand-Théâtre, Joseph Lugini, dont le nom a été donné à une rue située à l’arrière de l’Opéra.

 

En 1880 l'établissement est transformé en une salle au décor raffiné avec loges et galeries. En 1902, il devient le CASINO-KURSAAL. Il s'oriente vers la programmation de revues et d'artistes de café-concert. Dès 1906, on y organise des projections du cinématographe.  Le dernier spectacle eu lieu le 14 mai 1931, avec Félix Mayol. 

 

Le Casino-Kursaal, dans le 1er quart du XXe siècle
 
(source : Bibliothèque Municipale de Lyon, fonds Jules Sylvestre)

 

 

 

 

Victime du succès grandissant du cinéma, Le CASINO-KURSAAL est racheté en 1931 par la SOCIÉTÉ PATHÉ qui le fait démolir. À sa place un nouveau bâtiment est reconstruit par  l’architecte Eugène Chirié, connu comme spécialiste de l’architecture cinématographique. Il a réalisé des salles dans de nombreuses villes de France, notamment les "temples du cinéma" parisiens, dont la capacité dépasse mille places : le Pathé-Palace (1931), le Rex (1932-1933) ou l’Olympia (1942-1943).

Le CASINO-KURSAAL devient le PATHÉ-PALACE (1932-1933) puis il s’appellera le PATHÉ-NATAN de 1933 à 1942. Il retrouve son nom de PATHÉ-PALACE de 1945 à 1992. En 1993, après le rachat de l’UGC-Cinéjournal voisin, il devient Le PATHÉ (ou Pathé-Bellecour). 

Malgré de multiples modifications intérieures, il conserve toujours sa façade monumentale et sa tour de 33 m surmontée du coq Pathé, édifiés par Eugène Chirié.

 


N° 77

 

Le cinéma MAJESTIC-CINÉJOURNAL fut ouvert vers 1915, au 77 rue de la République. Il est ensuite devenu le PARAMOUNT puis l’UGC-CINÉJOURNAL. Il a été racheté par Pathé en 1992 pour agrandir son complexe. Les salles de cinéma ont été aménagées à l’intérieur d’un bâtiment qui a conservé sa façade ancienne, probablement de la fin du XVIIe siècle, accolé au bâtiment de tendance Art déco d'Eugène Chirié.

 

Le Majestic et le Pathé, encore côte à côte, pendant les travaux du métro de Lyon en 1974 (source : Bibliothèque Municipale de Lyon)
Le Majestic et le Pathé, encore côte à côte, pendant les travaux du métro de Lyon en 1974 (source : Bibliothèque Municipale de Lyon)

POUR EN SAVOIR PLUS

 

 

  • ce site remarquable d'un passionné de l'art urbain, Philippe Célérier :

Ciné-Façades

  • et le site du Centre National du Cinéma et de l'Image animée au sujet de

    Bernard NATAN, dont le nom fut un temps accolé à celui de Pathé dans
    l'appellation du 
    cinéma : Pathé-Natan (sans h, contrairement à ce que
    nous avions écrit dans un premier temps*)

* Merci à la personne qui nous a signalé cette erreur. Elle se reconnaîtra. Nos adhérents sont formidables.


Attention de ne pas confondre le PATHÉ, avec un immeuble voisin au 85 rue de la République, ancien Théâtre Bellecour, puis siège du journal Le Progrès, et aujourd'hui magasin FNAC


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